top of page
Writer's pictureTim Braithwaite

Jean-Laurent de Béthizy on Singing with Instruments Using Artificial Tuning Systems (1764)

Updated: Feb 22, 2021

‘Note on this occasion that temperament is not the same on all instruments, it is inevitable, when many sorts of instruments play a piece together, that certain notes are rendered a little higher by some and a little lower by others, and that one encounters altered octaves and false unisons at every moment. Does the ear perceive this cacophony? Not at all. Just as one hears as in tune those sounds which are more or less in tune, one hears those sounds which are more or less the same as unisons, and those which are almost octaves as in tune octaves.

That which is more or less suffices, fortunately for the ear. If the ear were more delicate, how much less the pleasure would be! But how does the voice adjust itself to the temperament of instruments? Does one sing in tune, when one is accompanied, or does one produce the altered sounds like those accompanying? I will respond to these questions. I will assume firstly that the voice is only accompanied by a single instrument. In order to sing the first note of an air, the voice adjusts itself to the tonic of the principle mode, as it is given by the instrument, and continues to form the different intervals of the song according to this tonic note with which the ear is preoccupied, and without regard for the alteration of the notes which the instrument makes heard. It is not the instrument, it is the fundamental bass which directs the voice, and which makes one sing the notes as the fundamental progression requires.


The instrument nevertheless sometimes forces the voice to abandon this guide. When a new mode appears, the voice is obliged to conform itself to the manner in which the instrument produces this new tonic, and to alter this tonic if the instrument changes it. This is because the ear is always struck by the principle sound that is produced by the instrument in any mode, and the voice follows the ear. Similarly, if the voice and the instrument sustain a note at the unison or at the octave, the voice is forced to conform to the instrument, because a long note produced by the instrument strikes the ear greatly, and disrupts the soul of the sentiment of the fundamental succession. As such, the voice is usually guided by the fundamental bass, and sometimes yields to the temperament of the instrument. One cannot, whatever effort is made, always tune oneself to the instrument, especially if it is a keyboard instrument...


when the voice is accompanied by many instruments, the voice follows the one which makes itself better heard than the others, just as if one were only accompanied by this instrument. If all or several instruments are heard just as well as each other, the voice, in the beginning, or when one is distracted by the feeling of the fundamental progression, doesn’t adjust to the temperament of any of them, unless this temperament holds the average between the others, but instead performs in his own particular temperament.’


‘Remarquez à cette occasion que le tempérament n’étant pas la même sur tous les instrumens, il faut, quand plusieurs sortes d’instrumens exécutent une piéce, que certaines notes soient rendues un peu plus haut par les uns, un peu plus bas par les autres, & qu’il se rencontre à tous momens des octaves altérees & des unissons faux. L’oreille s’apperćoit-elle de cette cacophonie? Point du tout. Comme elle prend pour justes des sons à peu près justes, elle prend pour des unissons des sons à peu près semblales, & pour des octaves justes des sons qui approchent des octaves.


L’à peu près lui suffit: heureusement pour elle. Si elle étoit plus délicate, que de plaisirs de moins! Mais comment la voix s’ajuste-t-elle au tempérament des instrumens? Chante-t-elle juste, lorsqu’elle en est accompagnée, ou forme-t-elle comme eux des sons altérés? Je vais répondre à ces questions. Je suppose d’abord que la voix n’est accompagnée que d’un seul instrument. Pour entonner la premiere note d’un air, elle se regle sur la note tonique du mode principal, telle qu’elle est rendue par l’instrument, & forme ensuite les différens intervalles du chant, conséquemment à cette note tonique dont l’oreille est préoccupée, & sans égard à l’altération des notes que l’instrument fait entendre. Ce n’est pas l’instrument, c’est la B.F. [basse fondamentale] qui la dirige, & qui lui fait entonner les notes comme la succession fondamentale l’exige.


L’instrument la force néanmoins quelquefois d’abandonner ce guide. Lorsqu’un nouveau mode paroît, la voix est obligée de se conformer à la maniére dont l’instrument rend la nouvelle tonique, & d’altérer cette tonique, si l’instrument l’altére. Car dans tout mode, l’oreille est toujours bien frappée du son principal tel qu’il est rendu par l’instrument, & la voix suit l’oreille. De même si la voix & l’instrument forment ensemble une tenue à l’unisson ou à l’octave, la voix est forcée de se conformer à l’instrument, Parce qu’une note longue rendue par l’instrument frappe beaucoup d’oreille, & disstrait l’ame du sentiment de la succession fondamentale. Ainsi la voix est guidée pour l’ordinaire par la basse fondamentale, & céde quelquefois au tempérament de l’instrument. Elle ne pourroit pas, quelqu’effort qu’elle fit, se regler toujours sur l’instrument, sur-tout si c’étoit un instrument à touches...


Quand la voix est accompagnée de plusieurs instrumens, si l’un d’eux se fait mieux entendre que les autres; la voix se conduit, comme si elle n’êtoit accompagnée que de cette instrument. Si tous ou quelques-uns se sont entendre aussi bien l’un que l’autre; la voix, dans le début, ou lorsqu’elle est distraite du sentiment de la succession fondamentale, ne s’ajuste au tempérament d’aucun d’eux, à moins que ce tempérament ne tienne le milieu entre les autres, mais se fait alors un tempérament qui lui est particulier.’


*Notes*

Béthizy Jean-Laurent de, Exposition de La Théorie et de La Pratique de La Musique, Suivant Les Nouvelles Découvertes (Paris: Deschamps, 1764).

The image below is Abraham Bosse’s ‘Les Cinq Sens,’ created in 1638.



37 views0 comments

Comments


Post: Blog2_Post
bottom of page